[ Chez les Rat-masse miettes > La nurserie > Méthodes d'élevage ]
Sur cette page, vous trouverez tout ce qui pourrait vous intéresser sur les méthodes d'élevage en vigueur à la raterie. Cela risque d'être un peu long et rébarbatif, mais je préfère être exhaustive : il me semble en effet crucial d'être transparente quant à ma façon de gérer mes portées, d'une part vis à vis de mes futurs adoptants, d'autre part vis à vis des éleveurs avec qui je pourrais être amenée à travailler . Je reste bien sûr disponible pour toute question supplémentaire par mail : ratmassemiettes@free.fr.
Drôle d'idée, non ?
Avant tout, c'est bien ma passion pour cet animal qui rentre en jeu : avoir la chance de voir naître, grandir et évoluer l'animal que j'affectionne le plus est un réel plaisir pour moi !
Ensuite, parce qu'est né le désir de conserver une trace de certains de mes rats en perpétuant leur famille: il ne faut donc pas voir derrière chaque croisement une décision stratégique, pour obtenir un rat de telle ou telle sorte, mais avant tout un choix affectif.
...Et pour finir, pour en faire bénéficier les autres passionnés : j'ai donc tenu à me fixer des objectifs un peu plus larges qui puissent profiter aux autres amateurs de rats domestiques.
Mon objectif principal est de fournir une alternative efficace aux animaleries en proposant relativement régulièrement aux amoureux des rats, qu'ils soient débutants ou confirmés, des ratons à l'adoption qui auront été élevés dans le respect de leur espèce, afin de leur garantir un départ optimal dans la vie : lire les engagements de la raterie à ce sujet
Mon objectif secondaire, à plus long terme, est de tenter d'améliorer les familles que je travaille par la sélection, à chaque génération, des membres ayant le meilleur potentiel, et le choix intelligent des couples. Ainsi, plusieurs points sont travaillés :
Il est à noter qu'il s'agit ici d'objectifs, c'est à dire ce vers quoi la raterie souhaite tendre, et non une liste de garanties : un rat reste un animal, par nature imprévisible, et aucun éleveur, aussi sérieux et impliqué soit-il, ne peut garantir que l'animal adopté sera obligatoirement sociable ou aura une longévité plus élevée que la moyenne.
Adopter en raterie, c'est donc avant tout chercher à adopter un animal qui aura été élevé dans le respect et l'amour de son espèce .
Parce qu'offrir à chaque animal un départ optimal dans la vie influe sans nul doute sur sa santé et son bien être futurs, la raterie s'engage à :
Parce qu'adopter en raterie, ce n'est pas qu'acheter un animal, mais aussi pouvoir faire confiance à l'éleveur, la raterie s'engage à :
En contrepartie, il sera aussi demandé à l'adoptant de respecter certains engagements : voir les conditions d'adoption.
Choisir des parents sains, c'est donner toutes les chances aux rejetons d'être bien dans leur tête et d'avoir une santé de fer même si ce n'est, bien sûr, pas une garantie suffisante. Par conséquent, les rats de la raterie devront remplir certains critères pour être sélectionnés comme reproducteurs.
Certaines caractéristiques sont pour moi éliminatoires : un rat qui présente un tel défaut ne sera pas sélectionné comme reproducteur.
Ces critères concernent :
Certaines caractéristiques, au lieu d'être éliminatoires, sont plutôt "préférables ou non" : préférables ou non selon mes objectifs précis pour la famille en question (obtenir des rats de telle ou telle couleur, plus ou moins gros, plus ou moins calmes..), selon les autres qualités du reproducteur, selon la possibilité de contrebalancer un défaut par un choix judicieux du partenaire ou de re-travailler ce paramètre à la prochaine génération, etc.
Ces critères concernent :
2 enjeux :
2 enjeux :
Vous l'aurez peut être remarqué, je suis réticente à donner des bornes d'âges précices de mise à la reproduction comme de nombreuses rateries -souvent très à cheval sur ce sujet- le font.
S'inquiéter de l'âge auquel on devrait mettre un rat à la reproduction est légitime : l'enjeu est de ne pas reproduire son animal trop tôt (car on n'aurait alors bien peu de recul sur l'ensemble des qualités permettant de le sélectionner comme reproducteur, comme son tempérament, sa morphologie ou sa plus ou moins bonne santé) mais pas trop tard non plus (les problèmes de fertilité étant plus fréquents avec l'âge). Si se demander à quel âge reproduire son rat me semble important, penser qu'il est necessaire de poser des bornes fixes, universelles, qui s'appliqueraient à tous les rats, est à mes yeux une erreur.
Pour ma part, mes années d'expérience dans l'élevage, mes connaissances et mes divers échanges avec d'autres éleveurs m'ont finalement appris que ces bornes avaient bien peu de sens et bien peu d'intérêt.
Peu de sens, car l'utilisation de telles bornes suppose que l'on parte du principe que les rats sont "qualibrés", que si l'un est prêt à reproduire à tel l'âge son voisin le sera aussi : ce qui est bien évidemment faux, chaque rat est différent, évolue, mûrit, vieillit, à une vitesse qui lui est propre. Ainsi, certaines de mes rates atteignent un poids satisfaisant vers 4 mois, d'autres vers 6 mois. Certains de mes mâles finissent leur "crise d'ado" vers 6 mois, d'autres vers 10 mois. On peut donner des ordres de grandeurs, mais absolument pas de règles précices.
Peu d'intérêt, car elles finissent même par désservir le monde de l'élevage : il est en effet regrettable de constater qu'au fil du temps, l'âge des reproducteurs est devenu la préoccupation principale de nombreux éleveurs (la morphologie et le tempérament des reproducteurs étant presque parfois devenus des préoccupations secondaires) alors que ça ne devrait être qu'un détail puisque ce n'est pas cela qui conditionne le plus la "qualité" des bébés.
J'ai finalement décidé de me contenter d'une approche très simple mais que j'estime pleine de bon sens car au plus proche de ce qui se passerait dans la nature : le moment idéal pour reproduire un rat, qu'il s'agisse d'un mâle ou d'une femelle, est quand celui-ci est dans la force d'âge (c'est à dire, au sommet de ses capacités physiques). Chaque rat évoluant différemment, il s'agit donc d'après moi de déterminer cette période idéale par l'observation et non de se baser sur des bornes plus ou moins infondées. J'estime donc qu'un rat est apte à reproduire à partir du moment où sa croissance est à peu près finie (poids stabilisé) et que son "adolescence" est passée (c'est à dire, principalement pour les mâles, qu'il n'y a plus de signes majeurs de variations hormonales : musculature complètement dévelopée, sécrétion de sébum stable, tempérament et place dans la hiérarchie stable...). J'estime en revanche qu'un rat n'est plus apte à reproduire à partir du moment où il commence franchement à viellir, les 1ers signes de viellesse pouvant être un changement dans le tempérament (rat plus calme, qui baisse dans la hiérarchie...), une perte de poids, un santé plus fragile...
Ainsi, dans l'absolu, même si j'ai quand même quelques préférences en tête (reproduire une femelle avant 12 mois, un mâle après 8 mois) liées aux habitudes, cela reste adaptable en fonction de chaque rat (son évolution, mais aussi ses antécédants familiaux par exemple) et de chaque situation (projet spécifique de reproduction ou non, emploi du temps personnel qui me conduit à retarder ou avancer une portée, etc).
Les femelles ne feront pas plus de 2 portées dans leur vie afin de leur éviter une fatigue trop importante et de pouvoir profiter pleinement d'elles en temps qu'animaux de compagnie et pas seulement en tant que reproductrices.
Je ne pose pas de limite à priori du nombre de saillies qu'un mâle pourra faire au cours de sa vie (n'ayant pas les mêmes contraintes physiques qu'une femelle lors d'une portée) : cela reste à déterminer en fonction de l'état d'expansion de la lignée, des qualités du reproducteur et des résultats de sa précédente portée.
La saillie a soit lieu chez moi, soit chez le propriétaire de l'autre reproducteur dans le cas où un des deux reproducteurs ne m'appartient pas (portée externe ou interne avec recours à un reproducteur mâle externe).
Le mâle et la femelle sont mis en contact tous les soirs jusqu'à ce que l'accouplement ait lieu. La date de la saillie est méticuleusement notée de sorte à pouvoir prévoir avec précision la date de mise bas, donnant ainsi la possibilité de réagir vite en cas de complications. Dans certains cas, notamment si le mâle ne s'intéresse pas assez à la femelle en sortie, le mâle et la femelle peuvent être laissés dans la même cage pendant plusieurs jours/semaines. La date de saillie est néanmoins connue d'après les dates de chaleurs de la femelle.
Durant sa gestation, la mère reste dans sa cage habituelle, entourée de ses copines. Elle aura juste le droit à quelques suppléments au niveau de l'alimentation (fromage, petits pots pour bébé, blédine..) pour la préparer à l'évènement fatiguant qui l'attend.
Remarque : vous pouvez voir les conditions de vie de mes rats adultes sur la page suivante : les conditions de vie.
C'est seulement quelques jours avant la mise bas qu'elle est isolée dans une cage individuelle. Les cages de maternité que je choisis sont des cages en plexiglas de petite taille afin d'éviter les courants d'air et que la mère ait trop à se déplacer pour aller chercher sa nourriture, elles sont placées dans une pièce calme et je fournis à la future maman du sopalin pour faire son nid.
En cas de problème lors de la mise bas, un vétérinaire à proximité de mon domicile est en mesure de prendre en charge la rate rapidement. Je n'interviens que s'il y a problème (petit mal engagé..) ou si la mise bas tarde à venir (toujours rien au 24eme jour de gestation), le reste du temps la rate est laissée tranquille. Après la mise bas, je vérifie rapidement le nid afin de m'assurer que les bébés ont le ventre bien rempli de lait et qu'il n'y a pas de morts nés. Le cas échéant, ceux-ci sont rapidement enlevés du nid. Je laisse ensuite la maman au calme avec ses bébés, et c'est seulement le lendemain que je m'occupe de sexer les ratons et de prendre les premières photos.
Durant toute leur croissance, les petits ainsi que leur maman disposent d'une alimentation enrichie (mélange de graines à environ 18% de protéines et 6% de lipides, bouchons Mazuri RM3 spécial croissance et nombreux extras riches : oeuf, yaourt avec blédine, petits pots pour bébés, etc...) afin de leur assurer une croissance optimale.
En cas de non allaitement ou d'allaitement inssufisant des petits par leur mère, les bébés seront éventuellement pris en charge par mes soins (allaitement artificiel avec du lait maternisé pour chaton) ou mis sous une mère allaitante.
Des photos sont prises régulièrement, en moyenne toutes les semaines, afin de permettre aux adoptants de faire leur choix.
Les bébés sont manipulés quotidiennement, au départ peu de temps, et puis de plus en plus longtemps. Dés qu'ils ont ouvert les yeux, les petits sortent dans un parc prévu à cet effet, où j'installe de nombreux jeux afin d'éveiller leur curiosité.
A partir de 3 semaines, ou du moins dès que leurs capacités moteurs le permettent, les petits sont transférés (avec leur mère et souvent une ou deux adultes supplémentaires) dans une cage plus grande, la cage d'éveil : à barreaux, avec de nombreux accessoires, elle permet aux ratons de se défouler et d'être correctement stimulés.
A 5 semaines (voir plus tôt si les ratons sont précoces) mâles et femelles sont séparés : les bébés mâles rejoignent la cage des mâles adultes, les bébés femelles rejoignent la cage des femelles adultes.
A 6 semaines, si les petits ont un poids suffisant (plus de 100g), ils sont enfin prêts à rejoindre leur nouvel adoptant !
A l'heure actuelle, je compte focaliser mon travail sur 3 familles, qui sont par ordre d'ancienneté :
Dans l'optique d'obtenir une vue globale de chaque famille, avec des données statistiques fiables sur les différents paramètres les concernant (âge moyen de décès, principales causes de mortalité, troubles comportementaux...) un suivi précis de chaque famille est réalisé et disponible sur le site. La réalisation de ces fichiers de suivi nécessite la participation active des adoptants (donner des nouvelles régulièrement), ils sont donc informés sur leur rôle dans la participation à ce suivi dès l'adoption (devoir qui fait parti intégrante de mes conditions d'adoption) afin de restreindre au mieux le nombre de "perdus de vue" (qui malheureusement n'est jamais nul). L'objectif de ces données est bien entendu de pouvoir connaître les faiblesses de chaque branche de chaque famille dans un but d'amélioration (par la sélection, notamment, des branches qui donnent les meilleurs résultats).
La raterie ne pratique ni le culling (pratique consistant à tuer les ratons les moins "prometteurs" peu après la naissance... si si, il existe bel et bien des éleveurs qui pratiquent cela mais n'en parlent pas) ni le rehoming (entendu comme pratique consistant à replacer les anciens reproducteurs à la retraite qui ne sont donc plus "productifs").
Pour le culling, la raison est simple : tous les ratons nés à la raterie d'une portée désirée, même ceux qui sont physiquement communs, ont la même valeur à mes yeux et seront attendus et appréciés de la même façon. Seul un problème important de santé, ou une mise en danger de la vie de la mère, pourrait me conduire à faire euthanasier un raton.
Quant au rehoming, si je ne le pratique pas, c'est parce que mes rats ne sont pas seulement des animaux d'élevage mais sont aussi mes animaux de compagnie : à ce titre, je souhaite les voir grandir puis vieillir comme n'importe quel maître, à plus forte raison lorsqu'il s'agit de mes reproducteurs, car si j'ai souhaité d'eux une descendance, c'est généralement parce que ce sont les rats que j'affectionne le plus.
En revanche, vous verrez régulièrement de jeunes rats proposés à l'adoption un peu plus tardivement que leurs frères et soeurs (par exemple à 3 mois). Comme vous le savez, je garde quasiment toujours un ou plusieurs ratons sur mes portées, choix d'autant plus crucial que c'est souvent ce raton qui perpétuera la famille à laquelle il appartient : pour cette raion, je trouve qu'il est toujours difficile de faire son choix sur une portée alors que les ratons n'ont que 3-4 semaines, je préfère donc souvent en garder plusieurs et faire mon choix un peu plus tardivement en fonction de l'évolution de chaque raton (tempérament, morphologie...).
Je ne suis pas contre l'utilisation de la consanguinité (=croisement de deux individus apparentés, par exemple un neveu et sa tante) à condition que cela soit fait intelligemment et avec parcimonie.
C'est un mot qui fait peur (probablement à cause de notre tabou de l'inceste, mais il faut garder à l'esprit que ça ne concerne pas les rats, des unions consanguines ayant de toute façon lieu dans la nature), et pourtant, la consanguinité est couramment employée dans les rateries étrangères et chez d'autres espèces animales (chiens, chats et chevaux de race).
En effet, la consanguinité est utile parce qu'elle permet de fixer les qualités d'une lignée (comme une santé de fer, une belle morphologie, un bon tempérament). En contrepartie, le risque, c'est de faire ressortir des tares (attention, la consanguinité ne crée pas de tares, elle les révèle juste), et à terme de faire naître des animaux plus faibles que la moyenne surtout si on travaille à des taux élevés.
Heureusement, le rat est une espèce assez peu sensible aux problèmes liés la consanguinté, et c'est pourquoi elle est autant utilisée par les éleveurs étrangers.
Cela dit, ce n'est pas une méthode qui peut être prise à la légère : ainsi, elle ne sera utilisée à la raterie que s'il y a espoir de fixer une qualité intéresante (faible prédisposition aux tumeurs, etc...) et toujours à des taux relativement faibles (jamais de croisement père*fille ou soeur*frère). Par ailleurs, le taux de consanguinité sera indiqué sur les pages de chacune de mes portées afin de permettre à l'adoptant de décider s'il souhaite adopter sur une portée issue d'un mariage consanguin ou non (les deux solutions présentant leurs avantages et leurs inconvénients).
La création de races de chiens n'a par exemple été possible que par l'utilisation de la consanguinité. Pour autant, les chiens de race ne sont pas tous des animaux tarés. La consanguinité a la plupart du temps permis d'obtenir de magnifiques chiens, robustes, et avec un tempérament adapté à leur utilisation (troupeau, compagnie...). Par contre, mal utilisée (de façon trop importante notamment), la consanguinité est aujourd'hui responsable de l'apparition de certaines tares chez de nombreuses races : tout est donc question de mesure !
Un article sur la consanguinité, destiné à dé-diaboliser tout ça mais surtout à en expliquer les tenants et aboutissants, est prévu pour le site.
J'entretiens depuis plusieurs mois le projet de marier les familles que je travaille avec certaines souches issues de laboratoire (qui n'ont rien de "transgéniques" pour les souches qui m'intéressent je vous rassure !). En effet, les rats de laboratoire ont l'intérêt d'être très bien "suivis". Leurs caractéristiques (gabarit, longévité, fertilité, incidence de telle ou telle maladie...) sont stabilisées depuis plusieurs générations (puisqu'il est essentiel quand on mène une expérience de minimiser les variabilités individuelles entre les modèles animaux utilisés, variabilités qui pourraient fausser les résultats de l'expérience) et largement renseignées : comme source de sang neuf à intégrer aux familles travaillées, c'est donc beaucoup plus intéressant qu'un rat d'animalerie dont on ne connait rien et qui peut donc porter certaines tares. Certains souches présentent par ailleurs une longévité intéressante. Bien entendu, les rats qui m'intéressent ne font pas parti de souches spécifiques porteuses de mutations délétères (allèle de l'obésité, etc..) mais des souches beaucoup plus "neutres".
Pour l'instant, ce projet ne peut pas encore voir le jour pour des raisons pratiques : il est au final assez difficile de faire sortir des rats de laboratoire quand on ne travaille pas soit même en laboratoire. Bien entendu, tout coup de pouce à ce sujet serait bienvenu, n'hésitez donc pas à me contacter par mail si vous êtes en mesure de faire sortir une rat d'une souche potentiellement intéressante pour la reproduction domestique !